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A quand un dispositif canicule pour les sans-abris?

Durant les périodes de grand froid, l’opinion publique est interpellée et des mesures hivernales sont prises pour tenter de mettre à l’abri un maximum de personnes, mais qu'en est-il en été ?


Durant les périodes de grand froid, l’opinion publique est interpellée et des mesures hivernales sont prises pour tenter de mettre à l’abri un maximum de personnes.

Ces dispositifs sont largement insuffisants, néanmoins, ils existent.


En été, de surcroit en période de canicule, la question se présente de manière totalement différente. Les autorités semblent réagir un peu comme si en été, les personnes sans-abris ne mouraient pas, alors qu’elles sont au contraire, particulièrement vulnérables.


En effet, il y a moins de lits proposés par l’hébergement d’urgence. Pendant l’été à Strasbourg par exemple, le turn-over est d’environ 4 nuits d’hébergement pour deux semaines sans proposition, considérant une personne qui appelle chaque jour le 115, numéro dédié.

Autant dire qu’à ce rythme-là, beaucoup de personnes sans-abris n’appellent plus le 115 et se débrouillent par elle-même.


Ces personnes perdent le contact avec les professionnels durant cette période, ce qui n’est pas sans conséquence sur leurs situations sociales et médicales. Par ailleurs, elles bénéficient plus difficilement, de fait, de lieux où elles peuvent se rafraîchir. L’accès au douche est plus complexe.


Les personnes sans-abris sont soumises à de rudes épreuves durant la canicule : difficultés de trouver un lieu où se rafraichir, se doucher. Les vêtements et les chaussures ne sont pas adaptés à de si fortes températures et apparaissent alors des problèmes de peau…

La mendicité au ras du bitume accroit le risque d'insolation.


Les décompensations ou aggravations de pathologies existantes ou pré-existantes liées à la chaleur se multiplient.


Lorsque le seul abris est une voiture ou une tente, selon l’endroit où elle est située, la chaleur y est infernale.


Les personnes dépendantes à l’alcool sont particulièrement vulnérables, elles pensent s’hydrater en buvant alors qu’elles ne font qu’accélérer le processus de déshydratation.


L’alcool perturbe la production de vasopressine par le cerveau, une hormone qui régule l’activité des reins. Lorsqu’une personne boit, ses reins produisent trop d’urine et évacuent donc de grandes quantités d’eau. Or, le peu d’eau présent dans les verres d’alcool absorbés ne permet pas de compenser les pertes. Si par malheur, quelqu’un s’endort en plein soleil après avoir beaucoup bu, c’est le drame.


Les associations tournent à régime réduit en raison des congés. Néanmoins, elles mettent en place des maraudes, offrent de l’eau, des produits de première nécessité en délivrant des messages de prévention concernant les risques de déshydratation. Ce sont elles qui pallient au manque de vraies mesures étatiques, ce qui doit tout de même nous interpeller.

Au regard de ces situations, on comprend difficilement pourquoi il n’existe pas un dispositif national spécifique pour les sans-abris en période de canicule comme le dispositif hivernal, avec un vrai budget alloué. Les recommandations du plan canicule existent mais cela est dramatiquement insuffisant.


En effet, il me parait nécessaire que les personnes sans-abris puissent fréquenter des lieux adaptés et climatisés en journée, où il est possible de prendre des douches pour reposer un peu corps et esprits et garder le contact avec les équipes professionnelles. Par ailleurs, elles ont tout autant besoin de pouvoir trouver un lit que durant les autres saisons.

L’accès aux fontaines et toilettes dans les villes doit être renforcé et non pas comme nous l’avons vu dernièrement à Nice, coupé pour éloigner les sans-abris !


Nadia Reiff

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