
Vivre, c’est aimer. Aimer, c’est pardonner
Souvent, les erreurs sont des signes sur notre chemin. Elles sont des rappels contre l’arrogance et la suffisance. Les erreurs et les fautes nous humanisent, c’est à travers quoi un besoin humain se crée en nous, celui d’être pardonné. D’être aimé.
Quel être humain pourrait affirmer, dans son cheminement spirituel, et au cœur de son intimité, ne pas avoir fait d’erreurs : parfois elles sont minimes, parfois elles sont graves, parfois moins graves. Parfois, les erreurs sont envers nous-mêmes, ce qu’on appellerait en psychologie l’autodestruction; et parfois elles sont envers nos proches, nos amis, nos voisins. Envers l’Autre.
Dans l’islam comme dans les différentes spiritualités et religions, le Pardon est une valeur essentielle. Le pardon est un comportement noble. Pardonner, c’est aimer. Aimer l’être au-delà de ce qu’il aurait pu faire. Il nous est donné de juger des actions. Toutefois, il est à Dieu seul de juger les êtres humains.
Le pardon doit éveiller en nous le sens de l’humilité. Comme nous le rappelle l’adage « nul n’est parfait ». Nous tous, à commencer par nous-mêmes, nous faisons des erreurs, et nous les ferons toujours, nous nous tromperons. Et il nous arrive de ne pas avoir assez de courage, parfois pas assez d’amour, et de générosité. Pardonner doit nous mener à être, certes justes vis-à-vis des autres, mais à ne pas devenir justes et juges, mais à devenir des être justes et pardonneurs. Être des êtres de Pardon.
On l’est si peu et pourtant le Prophète (paix et bénédiction de Dieu soient sur lui) n’a cessé de le rappeler : « Celui qui couvre les erreurs de son frère ou de sa sœur ici bas, Dieu lui couvrira ses erreurs ici bas et dans l’au-delà ». Dieu nous le dit explicitement à travers ce Hadith, comme vous serez avec vos frères et vos sœurs, je serai avec vous ici bas comme dans l’au-delà. Pardonner, c’est au-delà d’être juste, c’est continuer à aimer. C’est le sens qu’il y a dans Sourate An-Nahl (les abeilles), verset 90 « Dieu commande la justice et l’excellence », et l’excellence ici, c’est par exemple de couvrir les fautes et les erreurs de son frère ou de sa sœur.
Pardonner, c’est loin d’être juge. Pardonner, c’est accompagner, c’est être capable de donner les moyens, de donner l’énergie, de donner les ressources, de donner l’espérance à ceux qui sont autour de nous afin qu’ils puissent devenir meilleurs.
Comme le professeur Tariq Ramadan l’a souvent répété : « Nous pouvons enterrer quelqu’un par son jugement avec justice. Nous pouvons également faire renaître quelqu’un dans son accompagnement avec le pardon. » C’est à nous de choisir !
Être des êtres de pardon, c’est comme aimer, ce n’est pas avoir pitié. C’est plutôt être une lumière constructive de l’amour et de l’empathie.
Nousseyba Mohamed