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« Réfugié » ou tous les autres mots…




Les mots ont une force, un pouvoir. Il y a des mots qui condamnent et d’autres qui protègent. Des mots qui permettent de créer, de construire, d’évoluer et d’exister. Et d’autres mots qui causent la destruction, la souffrance, la tristesse et le rejet. Pour exprimer ses pensées et ses idées, les concepts passent principalement par la parole ou le langage à travers les mots.


Il est difficile voire impossible d’exprimer ou de partager des concepts si les mots qui les décrivent ou les représentent n’existent pas. Il y aura besoin dans ce cas, de créer des néologismes. De nouveaux termes pour exposer le concept. Ce que l’on appelle la néologie dans le domaine de la traduction et de la terminologie. Quand un nouveau concept se crée dans une langue « source » et on lui attribue un mot. Sa traduction dans une langue « cible » où le concept n’existait pas nécessite la création d’un nouveau terme.


Il est donc fondamental de comprendre et de maîtriser le pouvoir incontestable des mots pour communiquer de manière efficace.


Prenons l’exemple du terme « réfugié », qui lui, a été manipulé pendant des années, et dans plusieurs langues.

En droit international, le terme de « réfugié » est utilisé pour désigner une personne ou un groupe de personnes qui, en cas de retour dans son pays, craint « avec raison d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe ou de ses opinions politiques ». Convention de Genève du 28 juillet 1951

Cependant, on a souvent appelé les personnes qui quittent leur pays pour fuir la guerre, les violences et la persécution ; migrants, sans-papiers, étrangers en situation irrégulière, étrangers en situation illégale, clandestins, demandeurs d’asile ou refoulés, tandis que leur seul vrai et unique statut est « réfugiés ».


« Si quelqu’un appelle différemment un être humain qui fuit pour sauver sa vie, cela peut l’empêcher d’être protégé » Céline Schmitt*

Une convention relative au statut des réfugiés a été signée le 28 juillet 1951. Dite Convention de Genève, elle définit le terme « réfugié », elle énonce les droits de ces personnes exilées ainsi que les obligations juridiques des États signataires à leur égard.

Le principe fondamental de cette convention est le non-refoulement, les états signataires n’ont pas le droit de renvoyer un refugié dans un pays où sa vie ou sa liberté sont menacées. Protéger les réfugiés n’est donc pas une option ni une faveur. C’est une obligation.

Comme dans la présomption d’innocence, le réfugié garde son statut de « réfugié » jusqu’à preuve du contraire. Il est donc protégé tant qu’on n’a pas démontré qu’il n’y a plus de menace dans son pays d’origine. Et pourtant, les termes et les mots, dans le cas de la présomption d’innocence comme celui des réfugiés, sont souvent mal-utilisés voire manipulés par les médias, les hommes politiques, certains partis politiques ou simplement des personnes qui n’ont rien à voir aves la souffrance humaine.


Être réfugié, c’est avoir le droit d’exister, de vivre, de renaître et de se construire. Le mot « refugié » protège et tous les autres mots malveillants, empêchent des humains à être protégés et à vivre pleinement leurs droits.


Nousseyba Mohamed


* Porte-parole du HCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés en France

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