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Tariq Ramadan, le coupable idéal des médias ?



Pendant des mois, l’intellectuel Tariq Ramadan a subi un lynchage sans précédent de la part des médias français, mais également égyptiens et émiratis. Un an plus tard, les médias français restent bien silencieux sur les avancées d’une procédure qui révèle, chaque jour un peu plus, l’innocence du professeur. Manque d’éthique ou islamophobie à peine masquée ?

Retour sur une des couvertures les plus partiales de ces cinquante dernières années. 


« Prédateur », « violeur », « Il nie »  et très peu d’articles au conditionnel… Tariq Ramadan a subi des mois durant un lynchage médiatique sans précédent. Certains y voient la trace de l’islamophobie rampante, très présente dans le champ médiatique français ; d’autres y décèlent des enjeux politiques qui, tant dans la couverture médiatique que dans le traitement judiciaire, auraient totalement biaisé la gestion de l’affaire Tariq Ramadan. 


Dans tous les cas, force est de constater que la couverture médiatique subie par l’intellectuel est bien différente de celles de Darmanin, Hulot, Polanski, Besson ou encore Depardieu. Deux poids, deux mesures, qui interpellent et questionnent.


Tariq Ramadan, un personnage fantasmé par les médias français


Dès le début de l’affaire, en Octobre 2017 jusqu’à sa libération, certains médias ont couvert l’affaire mus par une recherche permanente du spectaculaire ou du voyeurisme,faisant fi des faits et de la prudence que tout début d’affaire judicaire exige. Dépeignant un personnage, en prenant pour argent comptant les déclarations des plaignantes, Tariq Ramadan est devenu un personnage fantasmé, il serait « violent », « sadique », «  prédateur », …


La presse s’est emparée de la moindre petite déclaration sans jamais en vérifier la source. Il ne s’agit alors plus d’informer mais de détruire. De nombreuses informations totalement erronées sont notamment relayées par la presse : « Tariq Ramadan aurait un passeport egyptien », «Tariq Ramadan cherche à se procurer un portable en prison », jusqu’à reproduire des SMS sans vérification ni mise en relation avec les SMS que les plaignantes ont écrits.


Les médias ont repris tels quels les propos des plaignantes ou de leurs avocats. Du détail le plus insignifiant à la déclaration la plus salissante, tout est utilisé pour faire « le buzz » pour les uns, et défendre une idéologie qui leur est propre, pour les autres. Rares sont ceux qui pourront, demain, justifier leur manque de déontologie par l’ignorance ou la bonne foi. 

La présomption d’innocence est plus que jamais niée au profit d’une presse qui n’investigue pas, n’informe pas, ne vérifie pas la source de ses informations et se contente de véhiculer des informations tronquées ou parfois tout simplement fausses. Le cas de Bernadette Sauvaget, journaliste à Libération, est exemplaire : elle écrivait récemment dans ses pages que Tariq Ramadan se serait installé à Chambéry et elle répète, quasi obsessionnellement , comme pour s’en convaincre elle-même, que la communauté musulmane aurait totalement tourné le dos au professeur. Une « information » qui ne repose sur aucune source ni étude si ce n’est les désirs inavoués de la journaliste. Les exemples de journalistes agissant de la sorte sont légions de BFMTV au Monde ou aux magazines de l’Express, du Point et de Marianne. Certains médias francophones en Suisse et en Belgique ont souvent été dans le suivisme sans aucune vigilance et réserve déontologique.


Tariq Ramadan, victime de ce qu’il représente 


Le temps judiciaire n’est pas le temps médiatique. Presque deux ans plus tard où en sommes-nous ? Le fameux dossier de « 300 pages », tant évoqué par la presse, ne s’est pas étoffé d’une seule preuve. Toutes les plaignantes ont vu leurs versions des faits remises en question par la Brigade Criminelle. 


Les dernières enquêtes sont accablantes pour les plaignantes. Les preuves de l’innocence du professeur Tariq Ramadan se multiplient. Que font les medias français ? Ils se taisent soudain. Après avoir lynché un homme « présumé coupable » des mois durant voilà que le silence médiatique est la règle quand il apparaît innocent.

Arabe, musulman, petit-fils du fondateur des Frères Musulmans, Tariq Ramadan fut le coupable idéal dans l’ambiance d'islamophobie latente que nous connaissons actuellement en France. Aujourd’hui, alors que les nouveaux éléments de l’enquête sont complètement à décharge de Tariq Ramadan, aucune couverture n’est faite sur le sujet. A croire que, dans leur ivresse idéologique, les médias français le préfèrent faussement coupable que véritablement innocent. La déontologie aurait voulu que les médias, qui ont l’art de créer « de la fumée sans feu », rétablissent la vérité. Peu importe, c’est aujourd’hui les faits qui prouvent l’innocence d’un homme qui, depuis le début, clame son innocence. 


Dans le miroir des médias égyptiens et émiratis


On ne peut être surpris de voir quel usage les médias émiratis et égyptiens ont fait des articles à scandales successifs qui sont parus en France dans les organes de presse présentés comme sérieux : Le Monde, Libération, L’Express, France 2, etc. Les articles et reportages biaisés, à charge et parfois mensongers ,ont été repris, traduits et diffusés dans des campagnes de propagande que ces Etats dictatoriaux menaient contre leurs opposants plus largement. Des journalistes comme le retraité Ian Hamel, et tant d’autres, n’ont pas hésité à participer à des émissions dans ces deux pays utilisant la campagne française de diabolisation de leur opposant notoire Tariq Ramadan pour justifier leur politique répressive et cruelle vis-à-vis de leurs opposants. Les journalistes français qui font mal leur travail, par idéologie ou pour se plier aux ordres de leurs rédactions ou de leurs propriétaires, doivent être rendus conscients et responsables des alliances indirectes qu’ils nouent et de la légitimité politique qu’ils offrent aux pires dictateurs. 


Constance Agostino 

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