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Dossier Tariq Ramadan : la drôle d’expertise du Dr Zagury

Dernière mise à jour : 30 mai 2020


« Y a-t-il de l’emprise ? ». C’est à cette question que le Dr Zagury, mandaté par les juges, devait répondre dans le cadre du dossier Tariq Ramadan. Une expertise qui questionne tant sur le fond que sur la forme mais qui donne une réponse nette : Il n’y a pas eu d’emprise ni avant, ni pendant les ou l’unique rendez-vous de l’intellectuel avec les plaignantes.

Dr Zagury, dans son rapport, explique que l’emprise concerne uniquement ce qu’il qualifie de phase « ulterieur » au rendez-vous parfois unique avec Tariq Ramadan notamment pour Henda Ayari et Paule-Emma Aline. Il dit clairement que la rencontre sexuelle aurait été complétement consentie, mais pas les « violences » qu’elles racontent. Problème : le récit de ces violences n’est pas corroboré par les enquêtes de la brigade criminelle ni les témoins du dossier. L’expertise ne prend pas en compte certains éléments centraux des enquêtes de la brigade criminelle qui prouvent la volonté de piéger Tariq Ramadan, y compris « sexuellement » parlant, comme l’explicite quelques jours avant leur premier rendez-vous « Christelle » dans une conversation versée au dossier.


Une expertise qui semble ne pas répondre pas aux normes scientifiques

Comme le rappelle Le Monde, le terme d'"emprise" n'est pas défini dans le Code pénal et il est même très discuté dans la sphère scientifique. Subjectif, ce terme fourre-tout implique tout de même un certain nombre d’indicateurs dans la manière dont l’« empriseur » se met en lien « avec la cible » qu’il cherche à mettre sous emprise. Là aussi, aberration scientifique, Tariq Ramadan n’a pas été entendu par le Dr Zagury. L’expertise s’est faite uniquement sur l’audition de celles qui l’accusent et leurs premières auditions que l’expert considère comme des documents fiables alors que l’on sait aujourd’hui (après deux ans d’enquête) que ces dépositions comportent de très nombreux mensonges que les plaignantes ont dû reconnaître elles-mêmes. Comment un expert peut-il ainsi s’appuyer sur la parole des plaignantes sans prendre en compte leurs mensonges. Une étrangeté de plus dans cette instruction qui est de plus en plus critiquée par l’opinion publique.

Dans cette expertise, Daniel Zagury donne une définition produite par ses soins de l’emprise dans son rapport : "L'emprise est constituée par un ensemble de mécanismes et de processus qui permettent à un psychisme d’exercer tout pouvoir sur un autre psychisme, à son seul bénéfice et sans tenir compte du désir propre de l’autre". Il parle donc ici de mécanisme de celui qui chercherait à « mettre sous emprise ». Outre le fait que cette définition lui est propre, son rapport est essentiellement basé sur ce que lui analyse à travers les dires de ces femmes. Dans une approche psychanalytique, il théorise celui qu’il n’a finalement jamais rencontré, mais qu’il connaissait bien puisque Dr Zagury a de nombreuses fois participé à des colloques où Tariq Ramadan était cité comme un danger politique de par sa filiation à Hassan El Banna, le grand-père du professeur d’Oxford. Cet élément de non-neutralité qui n’a pas été entendu par les juges est pourtant un grief avéré qui pourrait, selon la loi, justifier immédiatement une révocation,

Un éminent expert c'est d'ailleur positionné, ancien membre de Schibboleth, il a lui-même écrit aux juges en mars 2020, faisant part de son étonnement.

« On peut légitimement s’interroger sur la neutralité de monsieur Zagury dans cette affaire. En effet, celui-ci est loin d’offrir toutes les garanties d’objectivité qui sont en principe requises pour protéger l’indépendance de la justice. Celui-ci appartient à un collectif dont un certain nombre de ses membres sont parties prenantes dans nombre de questions qui caractérisent le débat idéologique en France. Compte tenu des liens de proximité que le Dr Zagury entretient avec ce collectif, il parait évident que l’approche du dossier qui lui est confié est susceptible de le porter en juge et partie. Il me parait, dans ces circonstances, que le préjugé, l’a priori et la disposition à charge sont de nature à compromettre le principe d’une expertise qui devrait être soustraite à l’empire des passions et des intérêts » explicite l’expert. Une lettre restée sans réponse.

« Christelle » : mensonges, cyber harcèlement et volonté de nuire

Le Dr Zagury dans ses conclusions stipule que l'emprise chez « Christelle » éclaire essentiellement la phase ulterieure aux faits, rendant compte de l'ambivalence des sentiments et réactions et de la persistance du lien dans la durée » a-t-il détaillé. Il souligne cependant qu’« il serait erroné de considérer que seule l'emprise a conduit [Christelle] à consentir à une rencontre sexuelle".

Il invalide donc le récit de Christelle qui, dans différents journaux, face à la police et aux juges explicitait clairement qu’elle n’avait pas voulu de rapports sexuels mais qu’elle y avait été forcée. Mais le Dr Zagury conclut tout de même : "Ce à quoi elle n'a pas consenti, c'est aux actes qu'elle décrit comme un mélange d'extrême violence et d'absence de considération pour son propre désir et sa dignité". L’expert prend donc comme postulat le récit de la nuit d’horreur décrite par Christelle. Or, le récit de la nuit du viol, la notion d’emprise et même de sentiment amoureux sont complètement infirmés par les éléments du dossier qui prouvent que, dès le 13 octobre 2009, Christelle parle de « faire tomber » Tariq Ramadan sur un plan politique et de lui « briser sa carrière ».

D’autre part, Christelle est d’extrême droite et sa conversion a l’islam est sujette à caution. Elle a pourtant inventé dans ses premiers récits que Tariq Ramadan et elle entretenaient « des conversations religieuses » liées à sa conversion et qu’il lui aurait « promis le mariage ». Or comme prouvent les différentes enquêtes, Christelle est à la tête d’un réseau de patriotes de mouvance islamophobe créé par ses soins : « Miogaror ». Ainsi l’emprise partielle présumée se basant uniquement sur les dires de l’accusatrice est infirmée par le dossier lui-même.


Ensuite, le profil psychologique de « Christelle » qui cyber-harcèle tant des soutiens du professeur que le professeur depuis une dizaine d’années, comme en témoignent au moins trois plaintes en harcèlement déposées contre elle, n’apparaît pas non plus dans les questions ni les questionnements de l’expert. Aujourd’hui que l’enquête prouve la fausseté du récit, et le profil particulier de Christelle, les conseils de la quinquagénaire ont tenté de jouer sur la notion d’emprise. Malgré le parti-pris de l’expert, l’expertise ne va cependant pas tout à fait dans leur sens.

Enfin, le rapport ne prend pas en compte que « Christelle » parlait déjà de piéger « sexuellement » parlant Tariq Ramadan dans un « hôtel » six jours avant leur première rencontre....

Henda Ayari, un profil mythomane non questionné

Henda Ayari a déjà été accusée par plusieurs hommes de fausses accusations de viol ou d’appels malveillants et elle a elle-même déposé de nombreuses plaintes (elle aurait déposé 24 plaintes entre 2005 et 2018). Aucune mention n’est faite dans l’expertise alors que la répétition, dans ce contexte, en matière psychopathologique est symptomatique d’une problématique de mythomanie. Si la brigade criminelle en parle dans ses conclusions, l’impasse en a complètement été faite par le Dr Zagury qui ne questionne absolument pas le vécu antérieur de la quadragénaire sous cet angle, comme cela est d’usage lorsque des éléments apparaissent dans l’enquête.

Le Dr Zagury explique que "pour la phase antérieure, il convient de considérer également l'intensité des sentiments amoureux qui l'ont amenée à consentir à une relation sexuelle" et conclut de la même façon que pour Christelle : « Ce à quoi elle n'a pas consenti, c'est aux actes qu'elle décrit comme un mélange d'extrême violence et d'absence de considération pour son propre désir et sa dignité ». Pourtant Henda Ayari, tout comme "Christelle", dit avoir cherché à piéger Tariq Ramadan sur un plan sexuel. Courant 2013, elle dira à Tariq Ramadan et Gamal Albina, témoin par ailleurs dans le dossier et lui-même faussement accusé par Henda Ayari, qu’Alain Soral lui aurait demandé de piéger « sexuellement » parlant Tariq Ramadan. Là aussi l’expert ne questionne pas ces éléments pourtant centraux dans le dossier.

D’autre part, parler de « sentiment amoureux » comme Henda Ayari l’explicite à l’expert ne correspond pas aux éléments du dossier. Henda Ayari a très peu de contacts avec le professeur d’Oxford et entretient des relations avec de nombreux hommes durant le même laps de temps. L’enquête prouve qu’elle consulte des sites et entretient des conversations sexuelles avec des hommes sur le même mode mis en place avec Tariq Ramadan ce qui, de fait, enlève l’hypothèse de l’emprise qui implique la volonté d’isoler l’autre.


Mais l’enquête prouve aussi qu’elle a reconstruit son récit pour nuire à Tariq Ramadan, puisqu’elle déclarait lors de sa première audition être « novice » en matière sexuelle et n’entretenir « aucune conversation » de la sorte avec des hommes avant l’intellectuel. Or la brigade criminelle a retrouvé sur son ordinateur des messages et des relations virtuelles et réelles avec plus de cinquante hommes et son langage est vulgaire et de nature sadomasochiste, elle s’y définit elle-même comme « experte » de certaines pratiques sexuelles.

Pour "Christelle", comme pour Henda Ayari, la haine, le désir de nuire, l’agressivité, mais surtout les mensonges repérés par la brigade criminelle ne sont absolument pas explorés, même sous forme d’hypothèse, par l’expert alors qu’ils vont dans le sens contraire du profil post-traumatique d’une personne victime de viol.

Mounia Rabbouj et la cinquième plaignante

L’emprise n'est pas reconnue dans le cas de Mounia Rabbouj. « Mounia Rabbouj a "pleinement consenti à une relation érotique après la première rencontre", estime le psychiatre. Et "si l’emprise exercée par Monsieur Ramadan éclaire une partie de la relation, il n’apparaît pas possible de considérer qu’elle en soit le seul ressort", poursuit-il

Là aussi, aucune mention sur les éléments fondamentaux du dossier n’est faite. Le piège qu'elle veut tendre à Tariq Ramadan et dont elle fait part à sa soeur Soumia, l'argent qu'elle aurait touché pour porter plainte, et dont elle fait par à son frère, le récit des neufs viols complétement invalidé par les echanges versés au dossier. Mounia Rabbouj est dans la répétition : fausses accusations, escroquerie... La répétition du scénario n’est pourtant pas exploitée alors qu'elle a déjà plusieurs fois prononcé de fausses accusations de viol ou à caractère sexuel y compris envers sa sœur qu’elle accuse de proxénétisme, envers son frère qu’elle accuse de viol, ou envers Me Riguier, un avocat, qu’elle accusera lui aussi. Courant 2019, avec le profil twitter d’extrême droite « Baron rouge », sur Twitter, elle tentera même d’escroquer de l’argent à Tariq Ramadan en lui faisant du chantage via un de ses soutiens.


Elle a, d'autre part, déclaré que sa plainte avait été manipulée par Me Szpiner et Jean-Claude El fassi, et fait gravissime et questionnant, l’expert minimise ses accusations et ne l’interroge pas sur ses déclarations. Aucune question ne lui sera posée concernant toute cette partie du dossier, comme si le Dr Zagury ne voulait pas en prendre connaissance ? En effet, il est un proche de son ancien avocat, Me Szpiner, fortement remis en question par Mounia Rabbouj.



La cinquième plaignante, qui ne désirait pas porter plainte mais pour qui les juges ont exigé une requête supplétive, assume complètement le consentement. En revanche, Dr Zagury souligne, à partir des dires de la cinquième plaignante, qu’elle se serait retrouvée dans « une relation verticale » avec l’impossibilité d’exprimer « refus » ou « désirs ». Cette version n’apparaissait pas lors des auditions avec la brigade criminelle. L’expert n’interroge ni les variations de récit, ni la plainte pour viol, elle qui déclarait face au brigadier avoir été pleinement consentante et ne pas vouloir porter plainte. "Si emprise il y a eu, c’est celle de l’état amoureux qui a vite cédé devant le constat de l’écart entre ses attentes et celles de Tariq Ramadan", conclut cependant l’expert excluant la notion d’emprise pathologique.

Précisons que ni test projectif ni analyse de crédibilité n’ont été mis en place par l’expert, pour elle comme pour toutes les autres plaignantes.

L’absence de preuve étayant la théorie de l’emprise


Comme le prouvent les deux premières expertises présentes dans le dossier, aucun élément de la personnalité de Tariq Ramadan, ne montre des traits « d’agressivité ou de perversité ». Les expertises le confirment. Il ne présente en aucun cas « une personnalité de violeur » et n’a aucune « perversion ». De ces éléments là, le Dr Zagury n'en fait rien. Il a essentiellement basé son rapport sur les dires de ces femmes qui ont, comme le dossier l’atteste, menti dans leur récit respectif, tout en utilisant une version similaire pour nuire.


L’analyse psychanalytique faite par le Dr Zagury est subjective et se base sur ce que l’expert perçoit dans le récit mais ne prend pas en compte l’absence de procédés et de mécanismes repérables de mise sous emprise de Tariq Ramadan envers les accusatrices. Cette expertise, bien curieuse, est pourtant « un boulet » comme le dit Me Ouadie El Hamamouchie, un des avocats du professeur. En effet, cette expertise ne valide pas l'hypothèse d'un mode opératoire "d'empriseur" ni du prédateur que ces femmes ont voulu construire autour de l'intellectuel. L’hypothèse d’une emprise partielle est posée uniquement pour Henda Ayari et Paule Emma Aline, là où leurs conseils misaient tant sur une expertise qui permettraient d’expliquer les mensonges de leurs clientes.

Enfin, Dr Zagury n’enlève pas l’hypothèse d’un complot. Il évoque à deux reprises dans son expertise, l’idée que l’autre hypothèse de la similarité des récits pourrait être « un complot ourdi contre la personne de monsieur Tariq Ramadan », pour conclure que « cela dépasse les limites de cette expertise »

Cette expertise sujette à caution sera, dans le futur, à l’évidence remise en question. Les nouveaux conseils, Me William Bourdon - appelé « l’avocat du bien » et fondateur de l’association qui protège les lanceurs d’alerte sur le continent africain - et ses associés, Me Vincent Brengarth, Me Céline Mokrane, ainsi que Me Nabila Asmane et Me Ouadie Elhamamouchi, experts en discrimination et Droits de l’Homme, composent une équipe d’avocats passionnés ayant une vocation pour les grandes causes et la justice. Fort à parier que le dossier est en train de prendre un virage à 180 degrés.

Alexandre David

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