Voyager aux Pays-Bas est sur le point de devenir plus difficile

Voyager aux Pays-Bas est sur le point de devenir plus difficile

Par Anissa Chauvin

Un autre pays européen à introduire des contrôles aux frontières.

FAprès l’Allemagne et la France, les Pays-Bas rétabliront des contrôles temporaires aux frontières terrestres à partir du 9 décembre. L’Allemagne a mis en œuvre des restrictions similaires en septembre, suivie par la France en octobre. Le gouvernement néerlandais a justifié cette décision comme une mesure nécessaire pour lutter contre l’immigration illégale et la traite des êtres humains. Ces contrôles resteront en vigueur pendant six mois.

Les Pays-Bas partagent leurs frontières avec l’Allemagne et la Belgique, et des contrôles ponctuels seront effectués à des centaines de points frontaliers terrestres. Marjolein Faber, ministre de l’Asile et de la Migration, a déclaré : « Il est temps de lutter concrètement contre la migration irrégulière et le trafic de migrants. »

Actuellement, des contrôles aléatoires sont déjà effectués aux Pays-Bas et les passages illégaux sont surveillés. Toutefois, ces mesures pourraient être intensifiées pour empêcher les immigrants illégaux d’entrer dans le pays. De plus, les personnes ayant demandé l’asile dans d’autres pays seront également refusées. Selon le ministre Faber, la police ne recevra pas de ressources supplémentaires pour effectuer ces contrôles et des efforts seront déployés pour minimiser autant que possible les perturbations de la circulation.

Faber représente le Parti pour la Liberté (PVV), parti d’extrême droite, qui a remporté les dernières élections et qui a une position anti-immigration. Le renforcement des contrôles aux frontières par le parti vise à décourager l’immigration. Malgré cela, les médias indiquent que les demandes d’asile ont diminué de 5 % par rapport aux deux années précédentes. Jusqu’à présent cette année, il y a eu 700 demandes d’asile, contre 1 200 à la même période en 2023.

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Espace Schengen

L’accord de Schengen facilite la libre circulation des biens et des personnes entre les États membres de l’Union européenne, ce qui en fait l’une des réalisations les plus importantes de l’UE. Établi en 1985, l’accord autorise une circulation sans restriction dans 25 des 27 pays de l’UE, ainsi qu’en Norvège, en Islande, au Liechtenstein et en Suisse.

Selon l’UE, environ 3,5 millions de personnes traversent quotidiennement les frontières intérieures. Les citoyens peuvent vivre dans un pays, travailler dans un autre et voyager librement sans subir de contrôles. Les étudiants ont la possibilité d’étudier dans différents pays et de travailler n’importe où tout en bénéficiant de prestations de santé. Pour les voyageurs non européens, une politique commune des visas (le visa Schengen) leur permet de voyager au sein des États membres avec moins de contrôles aux frontières et d’exigences de visa.

L’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique ont été les cinq premiers pays à abolir les contrôles aux frontières en tant que signataires originaux de l’accord de Schengen. Cependant, aujourd’hui, trois de ces cinq pays ont rétabli des contrôles temporaires aux frontières pour lutter contre l’immigration clandestine.

Avec les restrictions nouvellement imposées, les experts s’inquiètent des implications pour les navetteurs et les voyageurs quotidiens. Même si les trois gouvernements ont assuré que l’impact sur la liberté de circulation serait limité, des retards sont à prévoir. En outre, il existe un risque d’effet d’entraînement qui pourrait affaiblir le traité de Schengen. D’autres pays, dont la Norvège, l’Autriche, le Danemark, la Suède, la Slovénie et l’Italie, ont également mis en place des contrôles temporaires aux frontières.

L’UE autorise des contrôles temporaires aux frontières, mais ces mesures sont destinées aux situations d’urgence et peuvent être appliquées pour une durée maximale de six mois. La Commission européenne déclare : « La réintroduction du contrôle aux frontières intérieures doit être appliquée en dernier recours, dans des situations exceptionnelles, et doit respecter le principe de proportionnalité ». Cependant, la récente montée des mouvements d’extrême droite en Allemagne et aux Pays-Bas a intensifié le discours anti-immigration, incitant les gouvernements à étendre les contrôles aux frontières comme moyen de freiner l’immigration. Ce sentiment est de plus en plus visible dans toute l’Europe, où les partis d’extrême droite gagnent du terrain.

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Anissa Chauvin